Apollon et les poires tapées...
Bonjour !
Je viens à l'hôpital de jour depuis quelques années et avant cela j'ai eu quelques expériences professionnelles, notamment, j'ai travaillé dans le domaine de la poire tapée pendant sept ans au CAT de Chinon, maintenant appelé ESAT.
La poire tapée était au XVIIIème et XIXème siècle une gourmandise de luxe très prisée à Paris et par les marins de la Royale pour ses parfums sucrés.
De nos jours, c'est un produit rare, fabriqué seulement en Indre-et-Loire.
Mon travail comprenait plusieurs étapes.
La première étape était le parage. Cela consistait à éplucher les poires et les pommes, avec un économe ou à l'aide d'une machine mécanique (mais moins efficace, selon l'avis général).
(Éplucheuse ancienne)
Cette étape était difficile car fatigante et longue. On devait peler l'équivalent d'une ou deux grosses palettes par jour.
Ensuite, la deuxième étape était le séchage; Les fruits pelés mis sur des grilles étaient transportés dans un grand four spécial pour les déshydrater. Ils restaient toute la nuit dedans.
La troisième étape était le platissage, réalisé à l'aide d'une platisseuse pour aplatir les fruits après le séchage.
(Platisseuse ancienne)
C'était une étape délicate car il ne fallait pas les éclater, sinon, ils étaient jugés inaptes à la commercialisation.
Enfin, la dernière étape était de mettre les poires/pommes tapées dans les différents emballages, comme des sachets, des coffrets, des cartons ou des bocaux.
Pour les bocaux, après avoir mis les fruits à l'intérieur, quelqu'un se chargeait de rajouter une préparation à base de vin ou de sirop.
Dans ce travail, nous étions équipés d'une blouse, d'un tablier, d'une paire de gants, d'une charlotte et d'un masque pour l'hygiène.
Bien sûr, on s'occupait aussi de nettoyer tout les locaux, ce qui était fastidieux car les épluchures collaient.
Cette période de ma vie était plaisante et je regrette d'avoir dû quitter ce travail pour cause de maladie.
Effectivement, je trouvais une grande satisfaction à manipuler ces produits, à les voir se transformer, à les ensacher ou à les mettre en bocaux pour obtenir un résultat de qualité, ésthétique et alléchant.
C'était un travail manuel gratifiant du fait de la délicatesse que le procédé de fabrication exigeait.
Au final, je me sentais fier de ce travail.
Vous n'avez plus maintenant qu'à déguster ce produit peu commun et nous donner vos impressions (ou vos recettes), si vous le souhaitez bien sûr !!!
Apollon.
P.S: Nous en profitons pour souhaiter un joyeux anniversaire à notre ami Buddy Blues, qui fêtait hier ses 56 printemps !!!