Nature morte !
Le crapaud, la courge et le carrosse
Un matin d'une nuit sans lune,
Un crapaud qui n'avait pas une tune,
Rêvant, inexorablement, de mener la grande vie,
Sans en connaître d'avance les prérequis,
Par le legs d'un oncle aisé acquit la fortune,
Victime collatérale d'une triste infortune.
Sur la stèle de son aïeul ni épitaphe ni gerbe,
Trop occupé à devenir héritier en herbe.
Des mille et une façons d'épuiser son butin
Il choisit un bolide sans question ni scrutin.
C'est alors tout beau comme un camion
Qu'il alla choisir sa voiture, que dis-je, son avion.
N'existant pas d’attelage pour tant de chevaux,
Ils roulèrent tout fiers, lui et son ego.
De retour de chez le concessionnaire,
Il croisa la plus belle courge de la terre.
Celle-ci lui expliqua qu'elle faisait partie du gratin,
Et son aversion pour les carrosses de conte pour gamins.
Sans se faire prier il appuya sur l'accélérateur,
Bien décidé à atteindre les trois cents kilomètres par heure.
La courge sentant les pépins arriver,
Tint la poignée avant de se liquéfier.
Tous deux ne franchirent pas le mur du son,
Mais à défaut celui d'un commerçant de visons.
C'est ainsi que la courge, le crapaud et leurs sept cents destriers,
De tonneaux en tonneaux finirent par partir en fumée.
La morale de cette histoire dont je vous dois faire précision,
N'est autre que « va droit dans le mur qui ne l'est pas dans ses décisions ».
Signé : Lolo
Bonne semaine à tous, et surtout à R2B2 à qui nous souhaitons une belle indigestion de chocolat...